La fabrication du miel par les abeilles est l’un des grands miracles de la nature : pour produire 500 g de miel, les abeilles doivent butiner 8 millions de fleurs. Ces dernières années, la consommation de miel a explosé et cet aliment est devenu un argument marketing à la mode. Mais mérite-t-il vraiment sa réputation ? Le nutritionniste Anthony Berthou nous a aidés à répondre à cette question.
Une bonne alternative au sucre de table
Au cours de sa fabrication, le sucre subit un processus de raffinage qui détruit tous ses nutriments. À l’inverse, le miel est une substance pure, produite par les abeilles à partir du nectar des fleurs. Pour réaliser le miel, les abeilles se transmettent le nectar : celui-ci est peu à peu « digéré » et enrichi par les enzymes que chacune d’entre elles sécrète. Grâce à ce processus, les abeilles enrichissent naturellement le miel en minéraux (magnésium, calcium, potassium, fer) et en vitamines (B et C), même si les quantités restent faibles.
Le miel contient aussi des antioxydants, des molécules qui aident à prévenir le cancer et les maladies dégénératives. Plus le miel est foncé et liquide, comme le miel de châtaignier, et plus il est riche en antioxydants. Cependant, le pouvoir antioxydant de la plupart des miels reste relativement faible par rapport à celui des fruits et des légumes.
Le miel est aussi moins calorique que le sucre et possède un pouvoir sucrant de 30 % à 40 % supérieur au sucre de table selon les origines, ce qui permet de consommer des quantités plus faibles. Enfin, c’est un puissant antiseptique qui ralentit la prolifération des bactéries.
Attention, le miel c’est 80% de sucre
Dans 100 g de miel, il y a au moins 80 g de sucre. Une cuillerée à café de miel représente environ 30 % de la consommation journalière maximale de sucre recommandée par l’OMS.
Par ailleurs, le miel contient en moyenne 55 % de fructose. Or, la consommation
de fructose en quantité importante est problématique (voir notre article sur le sucre). Lorsque
le fructose est en excès dans notre organisme, il va être directement stocké dans le foie
sous forme de graisses, augmentant alors les risques de diabète et favorisant la résistance à l’insuline.
Enfin, le miel ne résout pas le problème d’addiction au sucre. Il est plus intéressant que le sucre, nutritionnellement comme gustativement, mais il reste à consommer avec modération et en surveillant ses apports globaux en sucres au cours de la journée.
Bien choisir son miel
La demande mondiale de miel ne cesse d’augmenter. Cela a eu pour conséquence d’ouvrir le marché à l’importation massive de miels trafiqués, dilués avec des sirops de sucre, du glucose commercial ou de l’eau. Selon une étude menée en 2015 à l’initiative de la Commission européenne, près d’un tiers des miels vendus en Europe seraient ainsi frauduleux.
Cette explosion de la demande s’est aussi accompagnée d’un déclin dramatique des abeilles, lié à la surexploitation des ruches et à l’utilisation massive d’insecticides. En France, près de 30 % des colonies d’abeilles disparaîtraient chaque année. Or, les abeilles sont indispensables à la survie de la majorité des fleurs et des espèces végétales, et donc de la production de céréales, de fruits, de légumes, de noix, d’épices, de cacao, de café, etc.
1) Privilégiez le miel biologique. Il favorise une zone de butinage sauvage ou biologique et une production respectueuse de la faune et de la flore. |
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2) Choisissez un miel produit en France. Consommer du miel produit localement ne garantit pas une meilleure qualité nutritionnelle mais permet de réduire son impact environnemental, et contribue à dynamiser et préserver l'apiculture en France. |
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3) Soyez vigilant concernant le prix. Un miel trop bon marché (moins de 10 euros le kilo) est un indice permettant de suspecter un miel d'être potentiellement frelaté. |
- Rapport CyclOpe 2019
- https://www.euractiv.fr/section/concurrence/news/un-tiers-du-miel-vendu-dans-lue-est-frelate/
- https://www.quechoisir.org/action-ufc-que-choisir-miel-pour-une-reelle-tracabilite-n47660/
- https://ciqual.anses.fr/
- Gheldof N, Engeseth NJ. Antioxidant capacity of honeys from various floral sources based on the determination of oxygen radical absorbance capacity and inhibition of in vitro lipoprotein oxidation in human serum samples. J Agric Food Chem 2002 May 8;50(10):3050-5
- News Bureau University of Illinois at Urbana-Champaign. Honey — the darker the better — has potential as dietary antioxidant.
- UNAF – https://www.unaf-apiculture.info/actualites/une-enquete-nationale-officielle-confirme-les-denonciations-de-l-unaf.html
- Greenpeace – https://www.greenpeace.fr/le-declin-des-abeilles/
- Un toit pour les abeilles – https://www.untoitpourlesabeilles.fr/la-vie-des-abeilles.html
- ANSES – https://www.anses.fr/fr/content/sant%C3%A9-des-abeilles
Medical recruiting
Le miel, un aliment miracle ? – Yuka